La liberté d'expression du Burkina Faso suit de près l’Égypte et la Côte d’Ivoire
Le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo est interpellé sur la question de l’encadrement juridique. Cette dernière permet de limiter les effets néfastes de la liberté d’expression.
Il existe de nombreuses institutions de régulation de la presse et de l’information au Burkina Faso. Néanmoins, on peut identifier quelques faiblesses inhérentes au système. Parmi elles, on note la non-maîtrise de l´identification des abonnés des réseaux téléphoniques, l’absence de cadre de concertation entre les acteurs du numérique, la faible collaboration avec les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft).
Le ministre de la communication burkinabè affirme pourtant qu’il existe un cadre juridique mis en œuvre par des équipes compétentes en la matière.
Pour aller plus loin dans cette logique, le gouvernement travaille sur un projet de textes de réformes sur la liberté de la presse. Elles vont être prochainement transmises sous la forme de recommandations à l’Assemblée législative. Le contrôle est au cœur de ces nouvelles orientations. Notamment sur le réseau social Facebook. En effet, une des idées concerne le contrôle renforcé des pages Facebook regroupant un nombre important d’abonnés. Cette disposition fait déjà l’objet de lois votées en Côte d’Ivoire et en Égypte.
La Côte d’Ivoire légifère sur les pages regroupant plus de 25000 abonnés, contre plus de 5000 pour l’Égypte. Le contrôle porte essentiellement sur la nature des messages et sur les contenus diffusés sur ces pages aux nombreux abonnés et de fait à la visibilité élevée. Amnesty International publie un article sur le sujet des droits humains en Afrique.
La liberté d’expression sur les réseaux sociaux est-elle menacée ?
Un contrôle des plateformes est déjà en place et permet de lutter contre les discours haineux et discriminants. Les États souhaitent contrôler à leur tour le contenu diffusé sur les réseaux sociaux et envoient un tout autre message aux internautes.
De façon générale, les Africains sont plutôt favorables à l’impact des médias sociaux sur leur quotidien. On le remarque sur leur perception des sujets politiques. En effet, selon une étude de Africabarometer datant de 2022, « les répondants déclarent dans leur grande majorité que les médias sociaux informent les utilisateurs sur la politique (89%) et contribuent à l’autonomisation politique des gens (73%). D’autre part, ils estiment que les médias sociaux prédisposent les gens à croire plus facilement aux fausses informations (75%) ».
Les Africains sont donc parfaitement lucides sur les dérives liées aux réseaux sociaux. Un contrôle renforcé de la part des états peut envoyer un message négatif en termes de respect de la liberté d’expression. Espérons qu’elle ne suive pas les pas de sa grande sœur la liberté de la presse qui souffre sur le continent.