Victime de son exposition médiatique, le pays a ainsi fait l’objet de manœuvres informationnelles plus ou moins coordonnées à la suite de certains matchs. Ce fut le cas à la suite de la victoire de la Côte d’Ivoire face au Sénégal en huitième de finale le 29 janvier. L’annonce du décès présumé d’un étudiant ivoirien à Dakar a ainsi mis le feu aux poudres sur la toile. Relayé massivement, un jeune tiktokeur ivoirien – Nathan Ali Doumbia – a publié une série de vidéos semant le doute sur la véracité de l’information et mettant en avant les supposées agressions physiques subies par des supporters ivoiriens dans les rues de Dakar.

La même journée, la diffusion d’un faux document signé par un groupement de la gendarmerie nationale et donnant l’ordre de refouler tout réfugié provenant d’un pays frontalier a mis le gouvernement ivoirien en porte-à-faux. Ce leak factice est ainsi survenu tandis que les Éléphants de Côte d’Ivoire s’apprêtaient à affronter le Mali ou le Burkina Faso en quarts de finale.

A la veille du match contre les Aigles du Mali, plusieurs autocars transportant près de 300 supporters maliens n’ont pas été autorisés à pénétrer sur le territoire ivoirien provoquant l’indignation de nombreuses pages Facebook. Ces propos, massivement relayés, n’ont à aucun moment précisé la raison de cette situation : l’absence de lieu de résidence défini pour ces supporters.

Dans le cadre d’un évènement continental voire international comme la CAN, un État démocratique est d’autant plus exposé aux infox et autres attaques informationnelles. Des acteurs malveillants et malintentionnés diffusent délibérément de fausses informations afin d’attiser les conflits inter-communautaires, mettant ainsi en péril la stabilité nationale et la cohésion sociale.