Depuis le coup d'État du 26 juillet 2023, le Niger fait face à plusieurs défis politiques, économiques et humanitaires, impactant profondément la liberté de la presse et la sécurité des citoyens.

Le 26 juillet 2023, le commandant de la garde présidentielle, Abdourahamane Tiani, orchestre un coup d’État en prenant le contrôle du palais présidentiel et en plaçant le président Mohamed Bazoum en résidence surveillée. Rapidement, les institutions sont verrouillées, la Constitution suspendue, et les frontières fermées. Tiani justifie son action par l’incapacité du régime précédent à assurer la sécurité du pays.

Le coup d'État est justifié par des accusations de mauvaise gouvernance et d'incapacité à assurer une gestion sécuritaire adéquate face aux défis croissants du pays. Dans les heures suivant le renversement du gouvernement, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) est créé, assumant la responsabilité de la direction du Niger. Le colonel Abdourahamane Tiani, lors de sa prise de pouvoir, déclare : «Nous mettons fin à un régime qui a échoué à protéger son peuple», soulignant ainsi les raisons de son action, notamment la dégradation de la situation sécuritaire et l'inefficacité perçue du gouvernement précédent.

Ce coup d’État, le septième depuis l’indépendance du Niger en 1960, entraîne une instabilité majeure, tant au niveau national qu’international. En réaction, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) impose des sanctions sévères, accentuant l’isolement du pays. En réponse, le Niger rejoint le Mali et le Burkina Faso pour former l’Alliance des États du Sahel (AES), une union qui redéfinit les équilibres géopolitiques de la région.

Une décision qui a coûté cher

Les sanctions sévères de la CEDEAO, comprenant la fermeture des frontières et l’arrêt des transactions commerciales, plongent l’économie nigérienne dans une récession brutale. L’inflation explose et les secteurs clés, comme l’agriculture et l’élevage, s’effondrent.

Bien que ces sanctions aient été levées, le départ du Niger de la CEDEAO avec ses alliés de l’AES pourrait aggraver son isolement économique et diplomatique. Déjà confronté aux menaces djihadistes, le pays doit désormais gérer une situation humanitaire critique où plus de cinq millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire. Parallèlement, la liberté de la presse est fortement restreinte. Le Niger chute au classement mondial de Reporters sans frontières, et les journalistes s’autocensurent sous la menace de répression.

Le silence des journaux

Depuis le coup d’État, la liberté de la presse est gravement menacée. « La liberté de la presse au Niger est en péril car les autorités intimident ceux qui osent critiquer le régime », dénonce Amnesty International. Reporters sans frontières classe désormais le Niger à la 80ᵉ place mondiale sur la liberté de la presse, illustrant un climat de censure et de peur. Les journalistes subissent des pressions, des arrestations et s’autocensurent pour éviter des représailles. Une nouvelle législation impose des peines de prison pour la diffusion d’informations jugées "troublantes", renforçant le contrôle du régime sur l’opinion publique et la manipulation de l’information.

Aujourd'hui, l’avenir de la liberté de la presse est incertain, laissant les citoyens dans l’ignorance des enjeux cruciaux tels que la sécurité nationale ou les droits humains. Le coup d'État a sévèrement restreint la liberté de la presse, avec une autocensure généralisée et des arrestations de journalistes. En parallèle, l’économie se dégrade, exacerbée par les sanctions de la CEDEAO, affectant particulièrement l’agriculture et l’élevage.

Une situation économique en chute libre

L'économie nigérienne souffre considérablement depuis le coup d'État. Les sanctions imposées par la CEDEAO ont un impact important sur les échanges commerciaux et aggravent une crise économique déjà présente. Les prévisions indiquent une forte diminution du PIB à cause des restrictions commerciales et d'une hausse conséquente de l’inflation.

« L'économie est à bout de souffle », alerte un économiste local. Les secteurs vitaux, tels que l’agriculture et l’élevage, subissent de plein fouet les conséquences de l’isolement économique. L’arrêt des importations entraîne une flambée des prix, exacerbant une crise alimentaire qui touche déjà plus de 40 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté.

Malgré la levée des sanctions, l’isolement du Niger persiste avec son retrait de la CEDEAO aux côtés du Mali et du Burkina Faso. Cette situation risque d’aggraver les pénuries et d’accroître la vulnérabilité des populations.

Les civils subissent en silence et les ONG font tout pour se faire entendre

Parallèlement, la situation humanitaire atteint un niveau critique. Selon les Nations Unies, près de cinq millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire. La combinaison de conflits internes, de conditions climatiques difficiles et de l’instabilité politique entrave l’acheminement de l’aide humanitaire.

Les ONG, confrontées à des restrictions et à un climat sécuritaire précaire, peinent à venir en aide aux populations. L’accès aux soins médicaux devient un luxe inaccessible pour une grande partie des Nigériens, accentuant les souffrances des plus vulnérables.

Alors que le coup d’État visait à corriger les erreurs du régime précédent, il semble avoir précipité le pays dans une crise encore plus grave. Une fois de plus, ce sont les civils qui en paient le prix fort.