À Dakar, au Sénégal, les 22 et 23 novembre 2023, une quinzaine de journalistes d’Afrique de l’Ouest et du Centre ont participé à une formation organisée par l’ONG Amnesty International sur la lutte contre la désinformation et les discours de haine.

Lors de l’ouverture de cet atelier d’échanges, Mme Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International, a exprimé sa gratitude envers les professionnels des médias qui, malgré un agenda chargé, ont répondu à l’invitation de l’ONG afin de partager leurs expériences. Chaque participant a donc eu l’occasion de présenter la situation de la désinformation dans les médias de son pays.

Mme Samira a souligné que « la désinformation se propage plus rapidement que l’information, et ce phénomène favorise les discours de haine. La désinformation compromet le travail d’Amnesty International sur le terrain, car elle a un impact direct sur la population. Les médias doivent donc bien comprendre les effets de la désinformation sur la société et les droits humains. »

C’est ainsi que Michel Kenmoe, chef du secteur de la Communication et de l’Information à l’Unesco, a aidé les journalistes participants à mieux comprendre les concepts de la désinformation, de la malinformation et les motivations qui se cachent derrière ces concepts. Selon cet expert, les technologies, l’éducation, la vérification des faits, l’abondance d’informations, ainsi que le cadre juridique et réglementaire sont des approches pouvant contribuer à remédier à ces concepts précédemment cités.

Pour une meilleure assimilation des concepts, la consultante Coumba Sylla d’Africa Check a redéfini la désinformation, la mésinformation et la malinformation. Elle a également mis l’accent sur les instigateurs et les agents de la désinformation, ainsi que sur leurs motivations.

Astrid Chitou d’Amnesty International a captivé les participants en présentant les différentes applications de l’intelligence artificielle utilisées comme vecteurs de la désinformation. Selon elle, les journalistes doivent maîtriser parfaitement ces outils afin de pouvoir vérifier plus efficacement les informations dont ils disposent.

Habibou Dia du Haut-commissariat des droits de l’homme a informé l’assistance sur les différents instruments et lois permettant de lutter contre la désinformation. Selon lui, cette lutte doit être intense car « le canal utilisé est très important et il ne faut pas négliger l’audience ».

Mais comment déjouer ou contrer la désinformation qui pollue notre environnement médiatique et qui génère des discours de haine ? Mme Monique Ngo Mayag de l’AFP Check est arrivée au siège d’Amnesty International à Dakar avec un sac rempli d’outils pour les journalistes participants à la formation.

Selon Mme Ngo, les journalistes « fact-checkers » ne doivent jamais se séparer d’outils tels que Google Lens, Bing, Yandex, Tineye ou encore Invid (pour les vidéos).

Avant de quitter Dakar, les journalistes ont échangé avec la formidable équipe d’Amnesty International sur comment ils travaillent dans le contexte d’autorisation et de cet environnement de la désinformation. Chaque participant a dévoilé le contexte de son pays et de sa rédaction. C’est avec une note de satisfaction que Mme Samira a clôturé le séminaire tout en espérant que les participants mettront en pratique les enseignements reçus.

Peter Kum.