La semaine de l'EMI
Proclamée le 25 novembre 2019 par l’UNESCO, cette semaine est une occasion unique pour sensibiliser les populations à l’importance de développer des compétences d’analyse et un esprit critique. L’EMI tend à développer les dispositions permettant à tous les publics d’utiliser les médias avec discernement tant dans la vie personnelle que professionnelle. Si par le passé l’EMI couvre des domaines plus « traditionnels », l’essor technologique observé ces dernières années change complètement la donne. De nouveaux outils et moyens de communication sont à prendre en compte.
L’EMI et la transformation numérique en Afrique
Malgré l’implosion du marché des Smartphone dans le continent, l’Afrique subsaharienne est la région du monde où l’on observe le plus grand écart entre la disponibilité des infrastructures numériques et l’usage réel qu’en font les personnes.
Une moyenne de 84 % de la population des pays d’Afrique subsaharienne vivent dans des zones accessibles au service 3G et 54 % disposent de la 4G. Mais, d’après des chiffres avancés par la Global System for Mobile Communications Association (GSMA), en 2023, l’Afrique subsaharienne, à la fin de l’année 2021, 25 % utilisent des services internet mobiles dans cette zone du monde.
Infographie sur la transformation numérique en Afrique
Aussi, il convient de souligner une hétérogénéité de l’usage moyen où les taux d’utilisation varient selon les pays. Par exemple, l’internet s’utilise à hauteur de 6 % au Soudan du Sud alors que ce chiffre atteint les 53 % en Afrique du Sud.
Cette disparité numérique rend la croissance de l’EMI plus complexe dans le continent. L’absence de stratégies nationales et de politiques publiques est également un facteur qui retarde l’éducation aux médias et à l’information. Le nombre d’abonnés uniques aux réseaux de téléphonie mobile doit atteindre 6,3 milliards en 2030 d’après la GSMA. L’Afrique subsaharienne et l’Inde représentent près de la moitié des nouveaux abonnés dans le monde d’ici la fin de la décennie. De ce fait, la mise en place d’applications faciles d’utilisation avec du contenu ludique et en langue locale peut inévitablement favoriser la sensibilisation.
Le développement de ce type d’outils nécessite des investissements et des programmes publics, mais aussi privés. En exemple, il est possible de citer l’association camerounaise « Éduk-Média » fondée par Blaise Pascal Andzongo, représentant Afrique de l’Alliance de l’UNESCO pour l’EMI. Lauréat du prix EMI aux Assises internationales du journalisme 2023, son initiative contribue à la vulgarisation de l’EMI auprès de tous les publics. Ses actions de formation et de sensibilisation sont d’une importance capitale trans-régionales en ces temps chamboulés par la désinformation.