Organisée depuis 1992 par l’Association panafricaines des écrivains (PAWA), la journée met en valeur le génie littéraire sur le continent. Il s’agit de la 31e édition.
Les hommes et femmes de lettres locaux se réunissent pour faire le point : délibérer sur les difficultés rencontrées, de plus faire le bilan sur leurs activités et définir des objectifs communs. Lors de l’édition 2022, le romancier Patrick Bonguila Mukinzitsi soulignait l’importance de ce rendez-vous. « Parmi les habitudes d’un auteur figure le désire de s’ouvrir au monde, l’envie de partager son regard sur les choses et la manière de les effectuer. La journée internationale de l’écrivain est synonyme de pèlerinage pour l’homme des lettres […]. », dit-elle.
L’origine de cette journée remonte au mois de novembre 1989. La PAWA est fondée à Accra, au Ghana. Trente-six pays africains signent la Déclaration constitutionnelle menant à sa création ! L’organisation se base sur « l’unité africaine et la libération de l’esprit ».Puis elle défend la liberté d’expression des écrivains du continent, mais également leurs droits d’auteur.
La journée internationale des écrivains africains est décrétée par l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation (UNESCO), en partenariat avec l’Union Africaine (UA).
Depuis, nombreux évènements sont organisés autour de cette date. Par exemple, la PAWA a mis sur pieds une conférence internationale sur le futur de la littérature africaine. L’Université Makéréré, à Kampala en Ouganda l’accueille du 22 au 24 novembre.
Chaque année, diverses organisations s’y associent pour promouvoir les lettres sur le continent. C’est le cas de l’association des écrivains sénégalais (AES), ainsi que l’association des femmes écrivains d’Ouganda (FERMITE) ou encore de l’UDEG.
Les écrivains, remparts contre la désinformation
Véritable passeur de mémoire, l’écrivain a la charge d’un important rôle. Romancier, biographe ou auteur de courtes nouvelles, il incarne bien souvent le détenteur d’une vérité politique et historique. « […] Certes, il n’a pas le pouvoir de décider, mais il peut analyser, proposer, influencer et même construire, grâce à son pouvoir d’introduire dans les consciences humaines. », soutient Rosny le sage Souaga, membre du bureau directeur de l’Union des écrivains gabonais (UDEG), pour FAAPA.
Selon le romancier Emmanuel Dongala, rédiger, c’est informer. C’est ce qu’il défend lors d’une conférence sur « les écrivains contre la censure » à Brazzaville : « [En Afrique], globalement l’on peut dire que le sort des écrivains du XXIe s. est bien meilleur qu’il ne l’était à la fin des années 90. Contrairement aux journalistes qui aujourd’hui encore continuent d’être arrêtés, emprisonnés ou persécutés, très peu d’écrivains se trouvent actuellement en prison pour leurs écrits. »
Par son témoignage sur la situation sur place, vécu, romancé ou concret, l’écrivain lutte contre la désinformation.