Internet, un sujet de contradiction en Afrique
Au cours de ces dernières années, la fermeture de l’accès à internet sur le sol africain est en hausse. Il y aurait eu 25 fermetures volontaires au cours de l’année 2019. C’est deux fois plus qu’en 2017.
Les gouvernements demanderaient aux fournisseurs d’accès de services internet de restreindre l’accès de leurs abonnés. Bien souvent, ces coupures ont lieu au cours d’événements particuliers tels que les élections présidentielles et les soulèvements populaires.
Elles ont pour but de faire cesser l’émulation collective qui pourrait avoir lieu sur internet notamment sur les réseaux sociaux. Ces derniers ont tendance à amplifier, détourner, déformer une information menant à la révolte et la critique qui, peu constructives, ne contribuent pas à l’apaisement des tensions… Quand ce n’est pas l’Internet qui est coupé, c’est directement l’accès à certains réseaux sociaux, comme c’est actuellement le cas au Nigeria avec Twitter.
De nombreux pays font également appel à une technique appelé le « throttling ». Cette dernière consiste à ralentir le trafic sur des sites spécifiques donnant une impression de connexion lente. Les délais d’accessibilité au site étant long, les internautes perdent l’envie de se rendre sur le site en question.
L'évolution des technologies sur le continent Africain
Pendant que les gouvernements limitent l’accès à Internet, de grosses entreprises telles que les GAFAM (Google, Amazon, Facebook et Microsoft) misent sur l’Afrique pour développer de nouvelles techniques afin de favoriser l’accès à chacun. L’entreprise du milliardaire américain Elon Musk, STARLINK projette d’envoyer (dans l’espace) 12000 satellites de télécommunications afin de créer une constellation qui sera en mesure de fournir un accès internet haut débit à l’ensemble du monde.
La société STARLINK a des vues sur l’Afrique du Sud, le Nigeria ainsi que le Zimbabwe (les mêmes pays qui limitent et temporisent l’accès internet à leurs populations). D’autres géants du web, tels que FACEBOOK et GOOGLE, misent quant à eux sur le câblage sous-marins. Plus de 37000 kms de câbles doivent être installés d’ici 2024, exclusivement en Afrique. Ces grosses entreprises misent ainsi sur plus de 30 millions de connexions 5G en 2025.
Malgré une volonté de combler le fossé numérique en Afrique avec des projets toujours plus sophistiqués et innovants, les inégalités d’accès à Internet sur le continent demeurent principalement pour des raisons politiques et sociales. Néanmoins, la transformation numérique est une excellente chose pour le continent. Elle représente une véritable opportunité pour dynamiser la croissance économique et l’industrialisation, permettant une meilleure interconnexion des marchés africains avec le reste du monde.