L' Afrique au plus bas du classement
Chaque année, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) établit un listing des pays du monde. Il se base d’un point de vue de leur liberté de la presse dans 180 pays. Un classement fondé sur des enquêtes transmis à des journalistes et spécialistes membres d’organisations partenaires de RSF.
Pour réaliser son classement, RSF utilise cinq indicateurs pour donner une vision globale de la liberté de la presse :
➡️ le cadre légal
➡️ le contexte économique
➡️ politique
➡️ socioculturel
➡️ la sécurité
Selon le rapport de 2022, RSF estime que les pays de l’Europe du nord tels que la Finlande, le Danemark et les Pays-Bas sont les pays disposant du plus de liberté dans la presse. L’Iran, la Chine ou encore la Russie quant à eux intègrent la liste « rouge ». En ce qui concerne l’Afrique, il est un mauvais. Le continent africain occupe l‘avant dernière position.
Malgré que certains pays africains soient bien positionnés, tels que la Côte-d’Ivoire (37ème), le Burkina Faso (41ème), le Niger (59ème), le tableau de la presse africaine reste sombre. L’instabilité politique et les coups d’Etats renforcent la dégradation des conditions de travail des médias. Selon RSF, « la liberté de l’information revêt plusieurs visages » sur ce continent, ou coexistent à la fois la presse foisonnante et le musèlement de médias privés.
La censuration de la presse en Afrique
Le Mali occupe la 111 ème place au niveau mondial. La restriction des libertés individuelles en cours contre de multiples médias (France 24 et de Radio France International) est pleinement assumée par Bamako. Il y a peu, la Haute Autorité de la Communication a suspendu pour une période de 2 mois le média d’information Joliba TV News. Une condamnation suite à des « propos diffamatoires » contre le gouvernement de Goitä. Récemment, son voisin le Burkina-Faso inquiète de plus en plus.
Le 18 décembre 2022, les Organisations des Médias (OPM) ont condamnés la « remise en cause de la liberté de presse (…) une volonté de dicter des contenus aux médias et de conditionner les opinions des Journalistes et celles des populations en général ». Une décision prise par le régime de transition dirigé par le Capitaine Ibrahim Traoré.
Pour le secrétaire général de RSF « le journalisme est le meilleur vaccin contre la désinformation. Malheureusement, sa production et sa distribution sont trop souvent bloquée par des facteurs politiques, économiques, technologiques et culturels. Face à la viralité de la désinformation, le journaliste est le principal garant pour que le débat public. Il repose sur une diversité de faits établis ».