La RCI est considérée comme le pays le plus politisé et polarisé de toute la région.L’entièreté des médias audiovisuels en RCI est régentée par la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA). 19 chaînes detélévision nationales existent, publiques et privées. Ce support se développe d’autant plus depuis l’arrivée de la TNT en 2019. Le groupe RTI est l’organisme de diffusionde l’État.
En radio, 28 stations coexistent. Il en est des publiques, privées, mais aussi non-commerciales, rurales, confessionnelles, commerciales privées, radios d’écoles, étrangères et institutionnelles. Une cinquantaine de radios de proximité (associatives) sont recensées dans le pays. D’après Médiamétrie en 2023, chaque jour plus de 64 % d’individus écoutent la radio en RCI.
Aussi, plus de 40 journaux papier sont officiellement répertoriés. Hebdomadaires et quotidiens font également partie de ce paysage médiatique fourni. La presse en ligne connaît un véritable boom dès 2021, suite à la pandémie.
Le panorama médiatique ne s’arrête pas là ! Agences de presse, syndicats et associations ont également leur part de mérite dans le développement de ce dernier.
Une régulation controversée
En RCI, les médias sont régis par la loi depuis 1991. Les autorités principales de régulation sont la HACA et l’Autorité Nationale de la Presse (ANP). L’arsenal juridique dont s’est doté la Côte d’Ivoire pour encadrer le milieu journalistique est précurseur dans la région.
Des améliorations et précisions sont d’ailleurs constamment réalisées dans ce but. Le 7 février dernier, la loi n°2022-978, modifiant la loi n°2017-867, est adoptée. Le but est d’éclaircir le texte pour ne laisser place à aucune interprétation. Malgré cela, pour Olivier Yoro, président de l’Organisation des journalistes professionnels de Côte d’Ivoire (OJPCI), la législation est encore à parfaire : « Pour nous, l’article 90 qui se trouve au sein de la loi [portant régime juridique] nous dessert. Ce texte qui parle de l’atteinte à la sûreté de l’État et de l’outrage au chef de l’État est liberticide, il ne permet pas au journaliste aujourd’hui de dire travailler en toute quiétude. »
Bien qu’en bonne voie, l’exercice du métier semble encore compliqué. Pour l’heure, aucun journaliste n’est retenu en otage. Mais, des menaces et agressions sont fréquemment dénoncées par Amnesty International en période de tensions politiques et sociales.
Des libertés encore à conquérir
En 2017, l’écrivain Abdoulaye Sanagre publie « Côte d’Ivoire, le journalisme agonise et la presse s’effondre. Diagnostic d’une presse au fond du trou ». Dans son ouvrage, il ait un triste état des lieux de la liberté de la presse dans le pays. Pour rappel, le classement RSF positionne le pays en 54e cette année. En 2022, il décroche la 37e place. En 2021, la 66e. Historiquement, cette liberté subit un effet yo-yo au fil des années.
Pour le directeur de la rédaction du quotidien Notre Voie, des efforts restent à fournir : « Nous avons encore une administration frileuse et nous avons aussi une classe politique qui a tendance à retenir des informations […]. Mais, pour l’heure, on peut dire qu’il n’y a pas une hostilité générale de l’État vis-à-vis des journalistes, même si on est d’accord qu’il y a des questions sensibles comme liées à la défense, la sécurité et sur lesquels on doit faire encore des efforts ».