Malgré certaines polémiques autour de la viabilité de la Seine ou de la participation de certains athlètes, l’ambiance est à la fête pour le Comité national olympique (CNO) français et ses athlètes. Quatrième au tableau des médailles mercredi 7 août (48 médailles dont 13 en or), cette réussite suscite la convoitise de bien des nations. Mais qu’en est-il des pays africains ? Partagent-ils cet engouement pour les Jeux de Paris 2024 ?

Une ferveur continentale discrète

L’enthousiasme est plus mesuré en Afrique du Sud, pays africain le mieux classé – à égalité avec le Kenya – au tableau des Jeux pour le moment, où la ferveur reste souvent contenue au domicile familal. Il faut attendre la participation des Springbok Sevens ou Blitzboks, l’équipe de rugby à 7 sud-africaine, et les derniers exploits de la nageuse Tatjana Smith, sportive la plus médaillée du pays, pour voir les prémices d’une ferveur nationale.

Source : Jeune Afrique, 7 août 2024
JO 2024 – Le tableau des médailles des pays africains - Jeune Afrique.com
Chaque jour, Jeune Afrique vous propose de suivre l’évolution du palmarès des pays africains engagés aux Jeux olympiques de Paris.

C’est sans compter sur l’Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique qui relaie ardemment les exploits des athlètes africains présents aux Jeux : de l’exploit des D’Tigress du Nigeria, l’équipe féminine de basket-ball, à la qualification inédite de quatre athlètes africaines en finale du saut en longueur.

La belle réussite des Jeux Olympiques de Paris ne doit cependant pas faire oublier l’importance pour le continent africain d’accueillir cette fête sans précédent à son tour. Tandis que les athlètes africains brillent dans de nombreuses discipline : citons l'athlète kényane Faith Kipyegon, le sprinteur ougandais Tarsis Orogot ou encore la boxeuse algérienne Imane Chélif ; les leaders africains voient plus loin : devenir pays hôte des JOP. Même les volontaires africains mobilisés pour les Jeux de Paris affichent cette ambition : engranger de l’expérience en vue des Jeux olympiques de la Jeunesse prévus à Dakar en 2026.

Bientôt des Jeux Olympiques africains

L’Afrique du Sud a déjà profité par le passé de l’organisation d’événements sportifs de grande envergure comme avec la Coupe du Monde de Rugby en 1995 et celle de la FIFA en 2010. Entre les deux, elle avait déposé sa candidature pour accueillir les JO tant les retombées ont été bénéfiques pour l’économie et le prestige du pays. Post apartheid, la tenue de ces compétitions sportives internationales a participé au bouleversement du paysage politico-économique du pays : croissance du PIB sud-africain, développement des infrastructure, hausse du tourisme, etc.

Sam Ramsamy, ancien président du Comité National Olympique (CNO) sud-africain et ancien membre du Comité International Olympique (CIO), a récemment déclaré à BBC Sport Africa qu’il était « grand temps » que les Jeux olympiques se déroulent en Afrique tandis que l’Egypte prépare sa candidature pour les Jeux d’été 2036. Le secrétaire général du CNO égyptien, Sharif El Erian, estime quant à lui que « l’Egypte est prête maintenant » soulignant que « les principales infrastructures de soutien - routes, sécurité, aéroports et hôtels - ont été très fortement développées au cours des sept ou huit dernières années. » L’ex-pentathlète moderne égyptien perçoit l’intérêt économique d’accueillir un tel évènement, en particulier les recettes de la rediffusion télévisuelle. Ajouté à cela la création d’emplois liés à la construction puis la maintenance des infrastructures dédiées, les conséquences indirectes en terme de tourisme et de rayonnement international, on ne peut que souhaiter d’être l’heureux organisateur des JO d’été de 2036.

Pour Sam Ramsamy, l’organisation des Jeux Olympiques ira bien au-delà d’une relance de la croissance : « Plus important encore, il inspirera toute l’Afrique. Cela [montrera] que l’Afrique n’est pas seulement un géant endormi, c’est un géant qui est éveillé. »