💡
Le biais de confirmation est défini par le fait de vérifier et d’interpréter les informations qui viendront corroborer une idée ou une opinion considérée comme déjà acquise, sans effectuer de recherches qui viendront la contredire.

Il conforte dans les convictions et maintient la personne, qui n’ira pas chercher au-delà de ce qui appuiera ses croyances, dans une « zone de confort informationnelle ». La personne guidée par ce biais peut faire l’objet d’« une fausse impression d’objectivité », parfois à tel point que la démonstration, preuves à l’appui, que l’idée reçue est fausse, ne changera en rien son avis. Elle risque d’être plus facilement influencée et manipulée, et donc plus aisément exposée à la désinformation. Il arrive souvent que la création d’informations erronées repose sur les biais de confirmation, sur les croyances et les certitudes inébranlables des citoyens à propos d’un sujet, même quand elles sont fausses.

La fabrique complexe de la communication digitale - Fondation Hirondelle - Media for Peace and Human Dignity - Hirondelle.org
Comment l’information et la désinformation sont-elles diffusées sur les réseaux sociaux numériques ? Jens Koed Madsen, chercheur au groupe de simulati…

La désinformation est basée sur la diffusion de faits falsifiés ou biaisés. Ceux qui utilisent le biais de confirmation vont prendre ces faits pour vrais pour peu que leur opinion s’en rapproche. Sans les remettre en question, et en effectuant des recherches qui viendront seulement appuyer leurs convictions, ils faciliteront avec leurs certitudes cette propagation. Cela peut engendrer des conséquences désastreuses. Pour citer un exemple, les campagnes présidentielles, comme au Kenya, au Nigeria, et dans plusieurs pays du continent, sont très régulièrement accompagnées de désinformation. Elles passent essentiellement par les réseaux sociaux, canaux très facilement accessibles aux informations, vraies et fausses. Les personnes qui établissent des fausses informations dans le but de perturber les élections exploitent régulièrement le biais de confirmation.

Où le biais de confirmation peut s’avérer très dangereux

L’un des dangers liés à la désinformation auquel sont confrontés les internautes provient des algorithmes utilisés par les réseaux sociaux. Ils établissent certaines parties du profil des utilisateurs en enregistrant les recherches, et les activités effectuées sur le net. De fait, ils proposent du contenu orienté qui éclipsera les liens les plus éloignés, les options contradictoires, et qui favorisera les données qui ont de fortes chances d’aller dans le sens de leurs idées, et donc de les conforter dans leurs certitudes. La réflexion et le jugement seront biaisés. Dans le cas des élections présidentielles, le maintien des idées reçues à propos de sondages, des discours de candidats ou un nombre de votes qui se révéleront complètement faussés sont autant de facteurs qui peuvent entraîner de graves répercussions sur l’équilibre et la stabilité de la société.

Le plan sanitaire est un autre exemple concret pour lequel le biais de confirmation peut devenir dangereux : une information acquise majoritairement comme vraie sur une potentielle maladie présente dans une denrée, destinée à une aide humanitaire, peut occasionner une véritable catastrophe alimentaire si elle est complètement ou en partie fausse. Elle privera la population d’un soutien et d’un stock de nourriture précieux, à cause d’une peur qui, trop ancrée dans les certitudes, n’a pas été vérifiée, restée dans le confort du biais de confirmation.

Les moyens de lutte contre le biais de confirmation

Au même titre que la lutte contre la désinformation, le fact-checking et l’une des méthodes les plus efficaces pour contrer les conséquences entraînées par le biais de confirmation. Il est important de douter des informations reçues, surtout au cœur de certains contextes, comme la politique, le médical, la situation sécuritaire, les évènements sensationnels. Une information perçue comme vraie et répétée depuis longtemps peut être difficilement remise en question. Pourtant, il est nécessaire d’effectuer des recherches approfondies, qui viendront corroborer mais aussi contredire l’information, vérifier la base, l’origine et le contexte de cette information. Il faut croiser le maximum de sources fiables.

Le biais de confirmation et les stratégies pour en atténuer les effets
ReclaimTheFacts is campaigning for facts related to future relevant topics like climate change, 5G and pandemics mitigation.

Il est également possible de faire vérifier une information faussée par le biais de confirmation grâce aux différents outils de vérification des faits mis en place par les multiples plateformes africaines de fact-checking : PesaCheck, Dubawa, Africa Check. Des campagnes de sensibilisation aux différents biais cognitifs sont aussi des solutions efficaces pour éviter le plus possible d’en subir les conséquences.

Flux RSS
Explorez notre sélection de flux RSS dédiés au fact-checking et à la lutte contre la désinformation.