Le journalisme, un domaine en danger pour dénoncer la vérité

De nombreuses personnes se mettent en danger chaque jour pour nous apporter vérité et lumière sur différents événements et circonstances qui rythment le continent.

Le journalisme africain face au droit à la vérité

C’est notamment le cas dans le domaine journalistique confronté chaque jour à des menaces de mort, de violence physique, de pressions multiformes ou à de la pression psychologique. Chercheur de vérités et vérificateur de faits, le journaliste de par son ADN travaille sans relâche pour obtenir la vérité afin d’offrir au lecteur un maximum d’éléments sur une information ou un évènement en particulier.

L’émergence de la désinformation journalistique en Afrique

La désinformation est un processus de communication qui consiste à utiliser des médias pour transmettre des informations fausses ou erronées dans le but d’influencer l’opinion publique. D’abord utilisée en politique pour influencer les électeurs ou discréditer un candidat, et à mesure que l’accès au numérique se développe en Afrique, on constate que des acteurs extérieurs utilisent de plus en plus les réseaux sociaux à des fins stratégiques. L’Afrique est actuellement au cœur du fléau de la manipulation de l’information.

Les campagnes de désinformation sont de plus en plus fréquentes et sophistiquées ce qui rend la détection et l’élimination de ces campagnes d’influence plus difficiles. Les géants du numériques – les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) – peinent à réguler les publications quotidiennes avant leur exposition auprès utilisateurs.

La situation journalistique en Côte d'Ivoire

En Côte d’Ivoire, la désinformation contribue aux violences post-électorales de 2020, au cours desquelles plus de 50 personnes sont morts. À travers les réseaux sociaux, les partisans accusent mutuellement la partie adverse de diffuser de fausses photos. Certains publient des photos de « prisonniers politiques sous Ouattara », en utilisant des images de 2006 affichant les conditions de vie des détenus dans les prisons ivoiriennes, bien avant l’arrivée de Ouattara. Ces anciennes images sont décontextualisées pour illustrer des protestations actuelles.

Aujourd’hui, en Afrique, la désinformation fait partie de la guerre et contribue à la hausse de l’instabilité de nombreux pays. La désinformation passe par tous les canaux notamment par la radio, le média le plus utilisé en Afrique.

Le journalisme d’investigation

Si on évoque la question des risques dans le contexte des médias en Afrique, le continent n’est pas le plus dangereux d’après la liste établie par RSF. Cependant, en Afrique de l’Ouest, des journalistes d’investigation sont sous pression. Ils bénéficient pourtant de la liberté d’expression inscrite dans les Constitutions africaines. Toutefois, les législations nationales prévoient des exceptions à cette liberté, accompagnées parfois des sanctions lourdes.

Le journaliste sénégalais Pape Alé Niang obtient en janvier 2023 une libération provisoire après deux mois de détention et une grève de la faim. Il publie des informations jugées « sensibles » par les autorités, qui circulent pourtant de manière publique.

Le journalisme d’investigation en Afrique francophone demeure un choix périlleux pour ceux qui s’y frottent. Et ce malgré la libéralisation de la presse survenue il y a trente ans et un droit à la vérité dans la constitution depuis 2010. Le journaliste est le coupable idéal lorsqu’une déclaration provoque un tollé et que son auteur peine à se justifier.

« Les journalistes sont appelés à respecter la vérité, à commenter, à rectifier les erreurs et à critiquer sans intention de nuire. »RSF

Le journalisme de fact-checking

Le fact-checking est un ensemble de bonnes pratiques et d’outils qui permettent de vérifier une information. De nombreux médias émergent afin d’éduquer la population à reconnaître la désinformation parmi la masse d’information partagée chaque jour par plus de 4,5 milliards d’internautes dans le monde. On y retrouve des acteurs comme Africa Check, Eduk Media ou encore Aki Actu qui partagent les bonnes pratiques dans le but de reconnaître une fausse image ou une fausse information dissimulée dans un article.

Un bon journaliste doit toujours effectuer un travail de vérifications des faits avant de les publier. Cependant, avec les réseaux sociaux, nous sommes tous un peu journaliste et nous pouvons tous diffuser à notre échelle de l’information qu’elle soit vraie ou fausse selon nos intentions.

Le cas du massacre de Moura

En Afrique, de nombreux rapports sont édités dans lesquels elle dénonce les viols et l’esclavage sexuel, ou encore les actes de torture ou de meurtres sur des civils, accusant les mercenaires russes de la société militaire privée « Wagner ». C’est notamment le cas du « massacre de Moura » qui a lieu en mars 2022 où l’ONG HRW prend les choses en main face à ces possibles « exactions massives » qui auraient été commises dans ce village du Mali par des soldats maliens, accompagnés de mercenaires russes. Des centaines de civils sont morts mais dans quelles conditions ? Pour quelle raison ? Une enquête internationale soutenue par l’ONU est toujours en cours aujourd’hui afin de lever le voile sur les vérités de ce massacre.

Conclusion

Les journalistes de fact-checking et d’investigation ont encore du chemin à faire afin de rétablir une transparence totale sur l’ensemble des informations que l’on peut trouver sur le web. Il y a de très nombreux cas encore non résolus sur des affaires de meurtres en Afrique. Chaque année, l’ONG Human Right Watch dénonce dans ses rapports les atteintes aux droits humains commis dans le monde afin d’alerter la communauté internationale quant aux manquements les plus graves, tout en tentant d’exhorter les gouvernements à y remédier.