Instagram, Tiktok, Facebook, Whatsapp, une armada de plateformes avec pour pilier commun l’information et la diffusion de contenus. Nouvel outil indispensable du secteur informationnel, ces mêmes réseaux sociaux revêtent d’une importance capitale dans les pays africains ces dernières années. Ne dérogeant pas à la règle, leur cœur de cible est très jeune.
Devenu indispensable pour la diffusion de l’information, le recours au numérique est légitimé par la quête de nouvelles niches d’audiences. Un nouveau journalisme qui avance là où d’autres médias renoncent, pénétrant des zones reculées comme de petits villages sénégalais ou camerounais. L’Afrique tweete, scroll sur Instagram, publie sur Facebook. C’est aussi dans ce décor africain que se déploie le phénomène Tik Tok.
Les réseaux sociaux, la nouvelle arme de la jeunesse africaine
Tik tok recense 450 000 utilisateurs âgés de plus de 18 ans. Devenu un réflexe dans les cours d’école, c’est chez les mineurs que le réseau social est pourtant le plus présent. Le format hypnotique de l’application prend d’assaut la « génération Z ». Un défilement sans fin, un algorithme perspicace, les pépites d’informations rapides captivent la jeunesse africaine.
Une aubaine pour les journalistes qui atteignent un public plus large, permettant aux adolescents africains de rester informés et de s’engager dans un dialogue constructif. Une nouveauté en matière de consommation de l’information illustrée par 3,05 millions de sénégalais utilisant les médias sociaux pour suivre l’actualité, soit 17,4 % de la population totale du Sénégal en 2023 selon DataReportal.
Une manière moderne de consommer l’information
L’explosion des médias sociaux s’étend aux autres pays d’Afrique comme en Côte d’Ivoire, au Gabon et au Cameroun. Dans le centre-est africain 65,2 % des personnes interrogées par Africascope sont inscrites sur Facebook, contre 69,9 % présents sur WhatsApp, qui creuse encore l’écart avec le géant de Meta. WhatsApp connaît un succès grandissant en permettant de contourner certaines restrictions gouvernementales tout en assurant l’accès à l’information. En juin, le Sénégal pointe du doigt Tiktok et suspend l’application considérée comme une menace pour la stabilité du pays. Ce n’est pas la première fois que les états africains légifèrent sur l’accès ou l’utilisation des réseaux sociaux.
Ces interdictions ne détournent pas les réseaux sociaux de leur suprématie en terme d’outils de communication. En 2005, leur apparition marque l’amorce du virage des médias vers le journalisme numérique. L’année 2023 a ainsi une sensation de « déjà-vu » avec l’émergence de l’intelligence artificielle. Doit-on redouter un déferlement de fausses informations, des risques de fraudes, de désinformation ? L’avenir dira quel genre d’assistante l’intelligence artificielle sera aux journalistes.