Face aux dangers de la désinformation et aux conséquences désastreuses qui en résultent, de nombreux journalistes se battent pour donner la voix aux populations. Ils s’appuient sur des principes mettant en avant l’humain, l’authenticité et la neutralité. Après avoir repris Radio Agatashya, créée en 1994 pour soutenir les victimes du génocide au Rwanda, la Fondation Hirondelle, Media for Peace and Human Dignity, développe une multitude de projets en Afrique. De fait, plusieurs médias tels que Radio Ndeke Luka (République Centrafricaine), Studio Kalangou (Niger), Studio Tamani (Mali) ou encore Studio Yafa (Burkina Faso) voient le jour, avec les mêmes objectifs : favoriser le dialogue, faire entendre les voix de tous, et assurer une information fiable de sources multiples et vérifiées.

Selon les contextes (sécuritaire, alimentaire, climatique), la diffusion des informations peut permettre de réagir efficacement, voire de sauver des vies. Les fake-news, elles, peuvent entraîner des dégâts irréversibles au sein d’une communauté. Nombre de témoins expliquent à Radio Ndeke Luka que la circulation de faits erronés a provoqué la mort à maintes reprises suite à la réaction qu’ils ont suscité (mouvement de foule, de panique, jalousie).

“La désinformation est une arme de destruction massive”, Jean Koumborani, président de la jeunesse de la ville d’Obo - Radio Ndeke Luka
Pour faire face aux rumeurs et à la désinformation, le président de la jeunesse de la ville d’Obo, appelle ses pairs à s’unir pour lutter contre ce fléau qui, selon lui, a des conséquences néfastes dans la communauté. Un appel lancé lors d’une séance de sensibilisation organisée par Radio Ndeke Luka ce mois de Novembre […]

Du journalisme de qualité grâce à des procédés éthiques et méthodiques

Pour lutter contre ce fléau, les médias soutenus par la Fondation Hirondelle déploient différentes méthodes : fact-checking rigoureux (analyser et privilégier la multiplicité des sources), suivi de formation à la vérification des faits (comme l’emploi de la recherche d’images inversée ou de l’Open Source), campagnes de sensibilisation à la désinformation, recueil de témoignages, instauration de groupes de parole, accompagnement des citoyens, accessibilité des infos. En République Centrafricaine, le média Radio Ndeke Luka est le plus écouté. Les membres de la chaîne mettent en place cinq « gestes barrières » contre les fausses informations : interroger l’origine de l’info ou de l’image, prendre garde aux annonces à sensation, vérifier la fiabilité et la pertinence des sources, s’assurer que l’information est reprise par des médias crédibles, et examiner les images et leur provenance.

Fact-checking: 15 journalistes de la Fondation Hirondelle à la police de l’information - Studio Yafa - Information & Dialogue au Burkina Faso
15 journalistes des projets de la Fondation Hirondelle que sont le Studio Kalangou, le Studio Tamani et le Studio Yafa ont bénéficié d’une formation en Fact-checking du 23 au 30 mai 2023 au Niger. Un projet initié par la Fondation Hirondelle avec le financement du Royaume Uni. Trois pays transfrontaliers du Sahel, le Niger, le […]

Les médias comme Studio Tamani, Studio Kalangou et Studio Yafa, favorisent le dialogue et diffusent leurs programmes en plusieurs langues, ce qui permet d’atteindre un grand nombre de personnes. Le Studio Kalangou a été certifié par la Journalist Trust Initiative, un label qui répond aux principes du journalisme éthique et authentique. Il est le premier média en Afrique à obtenir cette distinction. De part et d’autre, ils sont nombreux à mener le combat contre les ravages de la désinformation tout en avertissant les citoyens, et à œuvrer pour maintenir la paix et la stabilité.

Studio Kalangou
Studio Kalangou est un programme radiophonique quotidien sur le Niger, qui propose depuis janvier 2016 des journaux d’information en 5 langues, des programmes d’éducation civique et magazines sur la vie quotidienne de la population, et une grande émission de débat et dialogue. Tous les contenus sont produits par une équipe de journalistes nigériens basés à Niamey avec un réseau de correspondants à travers le pays.