Depuis leur création, les Jeux Olympiques sont un vecteur de soft power considérable. Vitrine internationale, l’organisation d’un pareil évènement expose son hôte aux yeux du monde entier. L’occasion pour celui-ci de se montrer sous son plus beau jour, mais en contre partie,d’être exposer à de nombreuses critiques. Annulation supposée des JOP2024, restrictions de circulation exagérées, menaces terroristes fictives, incapacité à contenir les menaces sécuritaires ou encore impopularité présumée des Jeux… De fait, sur des réseaux sociaux comme X, Facebook ou encore Tik Tok, de nombreuses fake-news circulent depuis des semaines. Celles-ci proviennent également de sites d’information aux sources douteuses.
La diffusion massive de propagande anti-JOP 2024 pourrait en partie survenir en représailles à l’exclusion de la Russie de la compétition suite à ses violations des droits humains en Ukraine. Le but demeure, en règle générale, de déstabiliser l’organisation et le bon déroulé de l’évènement, tout en cherchant à saper le moral des Français, celui des touristes potentiels et d’autres spectateurs. Cela vient intelligemment prendre racines sur des inquiétudes pré-existantes du public, pour faire baisser la fréquentation d’un tel rendez-vous et nuire à son image. Le tout, pour perturber le soft power français.
Un des contenus en ligne les plus relayés est une fausse vidéo, prétendument sourcée par la CIA, alertant sur une « menace terroriste élevée » pour les JOP 2024 de Paris. Sur le sujet, l’entreprise Microsoft a rapidement dénoncé d’autres posts similaires, provenant en réalité d’un groupe d’influence russe « Storm-1679 ». Tandis que certaines publications prétendent provenir d’acteurs sécuritaires internationaux comme la CIA, d’autres, viendraient d’internautes lambda. La multitude de profils et de fakes news diffusées démontrent une organisation pointue de cette désinformation. Au total, 14 faux récits auraient été identifiés, en 13 langues différentes. À tout cela le CIO a répondu le 3 juillet sur X : « […] Le président du CIO et l’ensemble du Mouvement olympique attendent avec impatience les excellents Jeux olympiques de Paris 2024, à commencer par la cérémonie d’ouverture le 26 juillet. »
Historiquement, « le piège de Coubertin »
L’adage selon lequel« la politique n’a pas sa place dans le sport » est une utopie. Depuis leur renaissance en 1896, les Jeux Olympiques et paralympiques sont une tribune politique permettant de faire valoir la puissance de son pays et de sa nation. Ce, tout particulièrement pour le pays hôte. Organiser les JOP, c’est promouvoir sa culture, ses valeurs, mais aussi démontrer sa force. Ainsi, l’histoire des Jeux est marquée par les phénomènes sociaux et sociétaux de chaque époque traversée. Par là, chaque édition a son lot de propagande et de désinformation.
En 1936, le régime nazi organisait les Jeux de Berlin. Afin de masquer la montée en puissance de son idéologie antisémite, le gouvernement allemand orchestre alors une importante campagne de propagande. Rebelote en période de guerre froide. Les Jeux de Moscou puis de Los Angeles, respectivement en1980 et 1984, sont boycottés par le bloc adverse. Plus récemment, les JO de Pékin de 2008 avaient fait l’objet de vives critiques de la part de la communauté internationale qui dénonçait la répression chinoise au Tibet. En 2022, les JO d’hiver organisé en Chine avait cette fois-ci souffert du boycott diplomatique américain. Enfin, les Jeux de 2016 à Rio ont été impactés par une campagne de désinformation relative au virus Zika. Cela avait provoqué le retrait de certains athlètes, par peur d’une contamination.