À l’ère des médias sociaux, un analyste politique (ayant huit ans d'expérience) est un pion politique ou un opportuniste, tandis qu’un simple utilisateur des réseaux sociaux qui rend compte de toutes ses déclarations, est considéré comme un journaliste d'investigation et une puissance politique.
De même, un doctorant est un vendu auprès de Big Pharma, tandis qu'un podcasteur muni d’un simple micro représente la guerre contre Big Pharma. Cette surcharge informationnelle rend l’accès aux informations exactes et aux sources fiables est de plus en plus difficile. Désormais, toute personne ayant un grand nombre d'abonnés ou qui partage des messages viraux devient une source de vérité.
Voici quelques astuces pour reconnaître si un créateur de contenu ou un blogueur fournit des informations exactes :
- Lorsqu’un blogueur emploie le conditionnel dans chacune de ses déclarations, cela témoigne d'un manque de clarté.
L'utilisation du conditionnel marque une volonté de ne pas s'engager sur les propos pour lesquels il est utilisé. Les faits lorsqu'ils sont énoncés sous cette forme ne doivent pas être considérés comme véridiques. En cas de diffusion de fausse informations en toute connaissance de cause, l'individu qui utilise le conditionnel se protège de toute accusation en utilisant cette forme peu engageante.
- Une autre faille à laquelle il faut faire attention est l'affirmation « Des études/statistiques montrent » sans fournir le lien vers l'étude en question.
Si les institutions/les personnes qui ont réalisé l'étude ne sont pas non plus citées ou que les archives où l'étude citée sont mal ou non référencée, c’est également suspect. Cela met en évidence, qu’aucune archive sur laquelle l'étude repose, ne peut être trouvée ou référencée. Le créateur de contenu répercute certainement une affirmation qu'il a trouvée ailleurs et qui n'est probablement pas vraie.
- Autre signal d’alarme, l'utilisation systématique de mots vagues, de chiffres approximatifs et de localisations non vérifiées.
Un créateur qui n'est pas fidèle aux chiffres mentionnés, qui indique le lieu exact sans fournir d'informations concrètes et vérifiables peut être tenu pour responsable de la diffusion d'informations erronées. Par exemple : “Un avion s'est écrasé quelque part au Malawi, tuant environ 200 à 1000 personnes”: c’est une déclaration assez vague qui n’indique ni la compagnie aérienne ni le type d'avion ni le lieu exact au Malawi de l’incident de plus, le nombre de morts indiqué est trop approximatif, il faut donc se méfier.
- Il faut également se méfier des titres « clickbait » : « Documents Fuités », « Photos Intimes Divulguées », « BREAKING NEWS !» , « La vérité que vous cachent les médias ».
Ces titres ont un point commun : ils contrôlent fortement la manière dont l'information est présentée et jouent sur les ressentis des lecteurs. Le choix des mots est excessivement sensationnel, émotionnel ou trompeur et il a souvent un caractère d'urgence. Lorsqu'un créateur de contenu/blogueur présente systématiquement des titres de cette nature, il est souvent à la recherche de viralité, il diffuse de la propagande ou des fake news voire même des thèses complotistes. Dans tous les cas, il n’agit pas dans l’intérêt des lecteurs ou du grand public.
- Autre exemple, lorsqu'un créateur utilise systématiquement des images et des vidéos générées par l'IA pour rendre compte d'un événement supposé réel, cela montre qu'il ne dispose pas d'informations, de séquences et d’images de première main et qu’il ne faut pas lui accorder une trop grande crédibilité.
- À l’inverse, lorsqu'un blog quelconque, rapporte une information particulière et que d'autres sources fiables ne rapportent pas, cela peut également vous alerter de la nature de l’information.
- Également, il faut s’interroger sur les motivations et les affiliations des blogs que vous suivez.
Si l'on examine leurs affiliations et leurs motivations, on s'aperçoit que certains blogs et organes de presse sont affiliés à certains groupes ou à certaines personnalités. Ces liens influencent leur contenu et les amènent à omettre ou à ajouter des informations de manière sélective. Ces blogs dont le contenu est partial ou trompeur, vendent souvent un candidat ouun produit, promeuvent un programme ou tentent d'influencer les opinions plutôt que d'informer le grand public.
• Enfin, vérifiez les antécédents des créateurs de contenu en matière de désinformation.
Certains créateurs de contenu et blogueurs, ont déjà à leur actif un passé de désinformateur en ayant diffusé des fake news ou des erreurs qu’ils n’ont pas pris la peine de reconnaître ou corriger. Ce type de média perd toute forme de crédibilité et ne doit pas être considéré comme un émetteur fiable.La vérification des images et des vidéos peut également être facilitée par Google Lens ou la recherche d'images inversées de TinEye.
Chacun a sa part de responsabilité pour rendre un internet plus sûr. Les fake news se répandent largement parce que les gens partagent et repostent des contenus sans vérifier les faits. Il incombe à tous les utilisateurs et aux créateurs de contenus d'assurer la sécurité de l'internet. La désinformation a déjà déclenché des violences qui ont détruit des vies et en ont même pu en prendre.